Lors de cette journée internationale des femmes, le réseau européen AKTEA des organisations des femmes de la pêche plaide en faveur de la suppression de toutes inégalités empêchant les femmes d’exercer dans la pêche ou l’aquaculture, ou diminuant leur rôle.
L’amélioration des conditions de travail à bord des navires est fondamentale pour attirer plus de femmes et combler le manque de main d’œuvre dont ce métier souffre depuis des années. Les femmes armatrices impliquées dans la production halieutique, bien que minoritaires, ont démontré leurs capacités à exercer cette activité, considérée par beaucoup comme « physique ». C’est pareil en ce qui concerne les femmes cheffes d’entreprises en conchyliculture et dans la pêche à pied. Ces femmes ont su aménager leurs navires ou chantiers ou activités de manière à limiter les efforts physiques et le temps de travail pour préserver leur santé, tout en assurant par ailleurs une très bonne valorisation de leurs produits.
Les hommes nous disent souvent que, sans le soutien de leurs épouses, mères ou sœurs, leur activité, pêche comme aquaculture, ne pourrait pas exister. Les femmes contribuent au maintien des entreprises familiales en assurant la commercialisation des produits ou les activités organisées pour les touristes ou les écoles (visites, dégustations, …).
Ce travail est trop souvent non rémunéré et non officiellement reconnu : peu bénéficient du statut de conjointes collaboratrices en dépit de directives européennes qui le demandent. Trop nombreux sont les armateurs qui utilisent encore le prétexte du manque d’installations sanitaires pour exclure les femmes de leurs navires.
La participation des femmes dans les processus de décision, qu’ils soient au niveau local, régional, national ou européen, reste encore très marginale, voire marginalisée. Peu de femmes sont « autorisées » à participer aux débats concernant l’allocation des quotas. Peu de femmes sont « autorisées » à donner leur avis sur les mesures de gestion à prendre au sein des organisations professionnelles. Trop souvent les réunions sont organisées aux heures où les femmes s’occupent des enfants ou de la maison. Trop souvent leur conjoint s’oppose à les voir partir loin de leur ville ou village.
Les femmes doivent recevoir le même soutien que les hommes à tous les niveaux. C’est pour cela que les organisations qui les représentent demandent une meilleure répartition des fonds structurels, avec plus de transparence sur la proportion revenant aux femmes.